Le lieu : « l’International Lover Club » : espaces cubiques « cosy » comme des cellules sordides à ses yeux à elle. Les « mecs » et les « filles » attendent entre le bar à putes et l’agence matrimoniale juste pour quelques rencontres éphémères, minutées.
Chaque face à face est abordé avec un nouvel angle de vue en référence aux différents procédés cinématographiques jusqu’à intégrer l’utilisation de la vidéo pour marquer, soit un espace intérieur, soit appuyer la projection d’un regard sur l’autre.
Le son : bruit d’une connexion Internet qui n’en finit plus d’essayer de passer, voix de l’animatrice drolatique et pitoyable, tintements, voix mêlées qui se font plus précises jusqu’à en dissocier les protagonistes.
Elle, apprêtée avec soin jusqu’au moindre détail délicieusement suspect. Lui et lui et lui, les autres, les hommes qui défilent devant elle, « flops » au palmarès de la séduction, illusion humaine et magnificence de la misère affective et sexuelle. Puis il y a celui-là, le dernier homme, celui qu’elle cherche, qu’elle recherche, l’objet de sa vengeance inassouvie. Je veux accrocher le rythme des mots, extraire des acteurs des corps parfois immobiles, langoureusement, timidement ou brutalement attirés vers l’autre. Qu’ils se débattent avec leurs doutes, leur maladresse, leurs fantasmes et leur drôlerie involontaire !
Défilé, rencontres, le triangle sonne, rencontre, le triangle sonne… jusqu’à la rencontre fatale qui fera basculer la pièce de l’humour sociétale plein d’une dérision amère à un drame cruel où la folie reprend sa place.